Ligamentoplastie de la cheville : tout ce qu’il faut savoir

Florian de Notre Planète Verte
20 Min Read

Vous souffrez d’instabilité chronique de la cheville et les entorses se multiplient ? Je me souviens de ma propre galère après des mois d’hésitation, jusqu’à l’intervention. La ligamentoplastie pourrait être la solution pour vous.

Moins de douleur, une rééducation rapide, et une reprise de l’activité en quelques semaines. Prêt à retrouver un pied solide ?

Qu’est-ce que la ligamentoplastie de la cheville ?

multiple entorses

La ligamentoplastie de la cheville est une intervention de chirurgie orthopédique qui consiste à reconstruire les ligaments abîmés après des entorses répétées. Cette opération est souvent nécessaire pour les personnes souffrant d’instabilité chronique de la cheville, ce qui peut devenir très handicapant dans la vie de tous les jours.

Le plus souvent, ce sont les ligaments du ligament latéral externe qui sont concernés, notamment le ligament talo-fibulaire antérieur et le ligament calcanéo-fibulaire. Ces ligaments jouent un rôle crucial dans la stabilisation de la cheville. Quand ils sont fragilisés ou rompus, la cheville peut sembler « instable », prête à se tordre au moindre faux pas. Imaginez : vous marchez sur une surface un peu inégale et, d’un coup, votre cheville flanche, comme si elle n’était plus capable de vous soutenir correctement. C’est un scénario qui revient régulièrement pour les personnes concernées.

D’après la-clinique-du-pied.fr, spécialisée en traumatologie de la cheville et pied, il existe 3 types de ligamentoplasties :

  • la réparation ligamentaire
  • la réparation ligamentaire avec renfort
  • la reconstruction ligamentaire

Je me souviens de ma propre expérience avant de subir cette intervention. Après plusieurs entorses en jouant au basket, je pensais que la rééducation suffirait à régler le problème. Pourtant, à chaque nouvelle activité physique, j’avais cette appréhension : « Est-ce que ma cheville va tenir ? » Je me souviens très bien de la première fois où j’ai ressenti cette instabilité : j’étais en randonnée, sur un terrain légèrement accidenté, et ma cheville s’est soudainement dérobée sous moi. Depuis, c’était devenu fréquent, et chaque entorse semblait empirer la situation. Les séances de kiné aidaient à renforcer un peu les muscles autour, mais le problème restait, surtout lors des efforts plus intenses.

Finalement, mon orthopédiste m’a parlé de la ligamentoplastie, expliquant que cette intervention permettait de reconstruire les ligaments endommagés. Le chirurgien remplace les ligaments défaillants par un greffon prélevé sur un tendon de ma propre jambe (ce qu’on appelle une autogreffe). Cela permet de restaurer la stabilité en réinsérant le greffon à la place des anciens ligaments endommagés. Certains patients peuvent aussi avoir recours à une greffe provenant d’un donneur.

L’intervention peut être réalisée en chirurgie ouverte ou via arthroscopie, une méthode mini-invasive qui permet de limiter les incisions. Dans mon cas, j’ai eu une arthroscopie, et l’opération a duré environ une heure. Je suis rentré chez moi le jour même, avec une botte de marche et des béquilles. La perspective de retrouver une cheville stable et d’en finir avec ces entorses à répétition valait largement la période de convalescence.

Quand et pourquoi faire une ligamentoplastie de la cheville ?

douleurs chevilles

J’ai essayé tous les traitements conservateurs possibles : attelles, kinésithérapie, exercices de renforcement. Mais rien n’y faisait, chaque nouvelle activité sportive risquait de me clouer au repos pour des semaines. Alors, pourquoi et quand faut-il envisager cette intervention ?

La ligamentoplastie est généralement recommandée lorsque l’instabilité de la cheville devient chronique. Si vous ressentez constamment cette impression que votre cheville peut céder à tout moment, ou si vous avez des entorses fréquentes, c’est peut-être le signe que vos ligaments ne jouent plus leur rôle. Le ligament latéral externe, notamment le ligament talo-fibulaire antérieur et le ligament calcanéo-fibulaire, sont souvent les plus touchés. Quand ces ligaments sont abîmés, ils ne stabilisent plus correctement l’articulation, d’où cette sensation de « cheville lâche ».

La décision de faire une ligamentoplastie se prend souvent après l’échec des traitements conservateurs. Vous aurez probablement essayé la rééducation, les attelles, voire des infiltrations pour soulager la douleur. Mais si vous continuez à ressentir une instabilité ou à subir des entorses, il est temps de discuter de la chirurgie avec votre chirurgien orthopédique.

Une autre raison d’envisager l’intervention est d’éviter des complications à long terme. Une instabilité chronique de la cheville peut provoquer, avec le temps, des lésions du cartilage de l’articulation, favorisant l’apparition d’arthrose précoce. En réparant les ligaments à temps, on peut prévenir cette dégradation.

Comment se déroule l’intervention ?

ligamentoplastie

Tout commence avec la consultation anesthésique, où le médecin discute des différentes options. La plupart du temps, la ligamentoplastie se réalise sous anesthésie loco-régionale, ce qui signifie que seule votre jambe sera endormie, bien que vous restiez éveillé. Pour certains, une anesthésie générale peut être préférée, mais dans mon cas, j’ai opté pour l’anesthésie loco-régionale. Cela permet une récupération plus rapide après l’intervention.

Le jour de l’opération, une fois en salle, l’intervention proprement dite commence. La durée de l’intervention varie généralement entre une heure et une heure et demie. Le chirurgien procède à une petite incision au niveau de la cheville, juste à proximité du ligament latéral externe. Cette incision permet d’accéder à l’articulation pour effectuer la réparation ligamentaire. Il existe plusieurs techniques pour reconstruire les ligaments, mais la plus courante consiste à utiliser un tendon (souvent prélevé sur le genou ou la cheville). Dans mon cas, le chirurgien a utilisé un tendon provenant de ma propre jambe, une autogreffe.

Une fois le greffon prélevé, il est réinséré à la place du ligament endommagé. Le chirurgien utilise des ancres ou des fils pour le fixer solidement à l’os, au niveau de la malléole externe et du péroné. La technique choisie peut varier selon l’état de vos ligaments. Certains patients peuvent bénéficier d’une procédure mini-invasive avec une arthroscopie, ce qui réduit les cicatrices et accélère la récupération, mais cela dépend de la complexité de la lésion.

Après la reconstruction du ligament, le chirurgien vérifie la stabilité de la cheville en effectuant des tests de mouvement. Lorsque tout est en place, l’incision est refermée avec des points de suture, et vous êtes conduit en salle de réveil pour les premières heures post-opératoires.

L’intervention elle-même est souvent suivie d’une période d’immobilisation. On vous place une attelle ou une botte de marche, que vous devrez garder plusieurs semaines. Dans mon cas, c’était une botte rigide que j’ai portée pendant six semaines. Durant cette période, il n’est pas question de poser le pied à terre : l’appui est strictement interdit. Vous utiliserez donc des béquilles pour vous déplacer.

Les suites opératoires et la rééducation

botte après intervention ligamentoplastie

Après l’intervention chirurgicale, la première question que je me posais était : « Combien de temps avant de pouvoir marcher normalement ? » La réponse, comme vous vous en doutez, dépend de la convalescence et de la rééducation fonctionnelle. Chaque patient récupère à son rythme, mais il y a des étapes clés à suivre pour garantir une bonne guérison.

Les premiers jours post-opératoires, vous serez encore sous l’effet de l’anesthésie, et la douleur sera bien contrôlée par les médicaments prescrits. Votre cheville sera immobilisée dans une attelle ou une botte de marche, et l’appui sera strictement interdit. Pendant environ deux à trois semaines, vous devrez utiliser des béquilles pour vous déplacer. Cette phase est primordiale pour éviter toute contrainte sur le nouveau ligament et permettre une bonne cicatrisation.

Une fois cette période passée, le chirurgien ou le kinésithérapeute vous autorisera à poser progressivement le pied au sol. L’appui complet ne sera permis qu’après six semaines en général, en fonction de votre progression et des résultats de votre rééducation fonctionnelle. Durant cette période, le travail de rééducation est essentiel pour retrouver une stabilité et une mobilité optimales.

La rééducation avec un kinésithérapeute est un véritable pilier de la récupération. Elle commence souvent dès la fin de l’immobilisation, avec des exercices doux pour réactiver la circulation sanguine et éviter la raideur de l’articulation. J’ai encore en tête ces premières séances où même de simples mouvements de la cheville semblaient difficiles.

On travaille d’abord sur l’amplitude des mouvements et la flexibilité, puis petit à petit, on renforce les muscles autour de la cheville pour lui redonner sa force et sa stabilité. Le but est de rétablir une cheville fonctionnelle, capable de supporter à nouveau les activités physiques sans craindre une nouvelle entorse.

En général, la durée complète de la rééducation peut aller jusqu’à plusieurs mois, selon le niveau initial d’instabilité et la gravité de la lésion ligamentaire. Pour ma part, la reprise de la marche sans assistance (sans béquilles) s’est faite à la huitième semaine, mais cela peut varier. Ce qui m’a aidé, c’était d’avoir un programme personnalisé adapté à mon rythme. Le kinésithérapeute ajuste les exercices en fonction de vos progrès. Cela peut être frustrant parfois, car on a envie de récupérer vite, mais il est essentiel de ne pas brûler les étapes pour éviter les complications.

Après environ trois mois, on peut envisager une reprise progressive des activités physiques plus intenses, mais cela se fait toujours sous supervision médicale. J’ai commencé par des exercices d’équilibre, avant de reprendre la course à pied. La clé est de s’assurer que la cheville est bien stable et que les muscles autour du pied sont suffisamment renforcés pour éviter une nouvelle blessure.

Les résultats à long terme sont généralement très satisfaisants. Une fois la rééducation terminée, vous pouvez espérer retrouver une cheville stable et fonctionnelle, capable de vous accompagner dans toutes vos activités quotidiennes ou sportives. La récupération totale peut prendre jusqu’à six mois, voire plus pour les sportifs de haut niveau, mais cela en vaut la peine pour retrouver une qualité de vie sans instabilité.

Les risques et complications de la ligamentoplastie

Après avoir parlé de la rééducation et des résultats attendus, il est normal de se demander quels sont les risques potentiels d’une ligamentoplastie de la cheville. Comme pour toute intervention chirurgicale, il existe certaines complications possibles, mais elles restent relativement rares, surtout si la procédure est bien réalisée.

Le premier risque, commun à toute opération chirurgicale, est l’infection. Bien que des mesures strictes d’hygiène soient prises en salle d’opération, l’incision faite pour accéder à la cheville peut parfois s’infecter. Cette situation se manifeste souvent par une douleur intense, un gonflement et une rougeur autour de la plaie. Si cela arrive, un traitement antibiotique est généralement prescrit, et dans les cas plus graves, une nouvelle intervention peut être nécessaire. Personnellement, l’idée d’une infection me préoccupait un peu, mais les équipes médicales m’ont bien rassuré : en respectant les consignes post-opératoires, ce risque est réduit.

Une autre complication possible est la douleur post-opératoire. Après la ligamentoplastie, il est normal de ressentir une douleur, surtout pendant les premières semaines. Cette douleur est contrôlée par des médicaments antidouleur, mais il peut arriver que certaines personnes ressentent une douleur prolongée ou plus intense que prévu. Dans de rares cas, cela peut être dû à une irritation des tissus environnants ou des nerfs.

Un des risques chirurgicaux spécifiques à cette intervention est la raideur ou la perte de mobilité de la cheville. Cela peut arriver si la rééducation n’est pas bien suivie ou si l’immobilisation est prolongée. Le but de la rééducation fonctionnelle est justement d’éviter cela en travaillant sur la souplesse et la mobilité de l’articulation dès que possible. Le kinésithérapeute joue ici un rôle essentiel pour aider à retrouver une mobilité normale.

Dans certains cas, malgré une reconstruction ligamentaire réussie, il peut persister une légère instabilité. Cela peut se produire si la greffe n’adhère pas bien ou si les tissus environnants sont trop faibles pour assurer la stabilité de la cheville. Cette instabilité chronique peut entraîner de nouvelles entorses, ce qui est évidemment l’inverse de ce qu’on cherche à éviter. Heureusement, ces cas restent assez rares, surtout avec les techniques modernes de fixation du ligament.

Il faut aussi évoquer le risque de phlébite, qui est une complication liée à la chirurgie orthopédique et à l’immobilisation prolongée. Pour éviter cela, des traitements anticoagulants sont souvent prescrits pendant la période d’immobilisation.

Enfin, à plus long terme, il existe un risque de dégradation du cartilage ou de développement d’arthrose au niveau de la cheville. Ce risque est particulièrement présent si les entorses ont été répétées avant l’opération et que les surfaces articulaires ont déjà été abîmées. La ligamentoplastie aide à prévenir cette évolution, mais il reste important de surveiller l’état de la cheville sur le long terme.

Les résultats de la ligamentoplastie de la cheville

Après avoir suivi l’intervention chirurgicale, la principale préoccupation pour beaucoup, moi y compris, est : Quels seront les résultats à long terme ? C’est une question légitime, et je vais vous parler des résultats que vous pouvez attendre après une ligamentoplastie de la cheville.

Dans la majorité des cas, la ligamentoplastie donne d’excellents résultats, notamment pour les patients souffrant d’instabilité chronique de la cheville. L’objectif de cette chirurgie est de restaurer une stabilité optimale et d’éviter les nouvelles entorses. Plusieurs études montrent que les patients retrouvent une cheville stable, avec un taux de satisfaction très élevé. Par exemple, dans une revue des patients ayant subi une reconstruction ligamentaire pour instabilité latérale, environ 90% d’entre eux rapportent une stabilité complète et une reprise des activités physiques normales dans les mois suivant l’opération​.

Dans les cas plus rares, certains patients peuvent ressentir une instabilité persistante même après la chirurgie, surtout si les ligaments ou le tendon utilisé pour la reconstruction ne cicatrisent pas comme prévu. C’est pourquoi un suivi rigoureux avec un kinésithérapeute et une bonne rééducation fonctionnelle sont essentiels pour garantir une récupération complète et éviter une nouvelle rupture ligamentaire​.

Globalement, la ligamentoplastie est une intervention qui permet à la plupart des patients de retrouver une qualité de vie optimale, en réduisant les douleurs et en stabilisant la cheville. De nombreux patients, notamment ceux qui pratiquent des sports, rapportent une reprise de leurs activités sans appréhension, bien que cela puisse prendre entre 6 et 12 mois pour une récupération totale​.

Foire Aux Questions (FAQ)

Passons maintenant aux questions les plus fréquentes que l’on se pose après une ligamentoplastie de la cheville. Ces réponses devraient vous aider à clarifier certains points avant ou après l’intervention.

1. Est-ce que la ligamentoplastie est douloureuse ?

Oui, il est normal de ressentir une douleur post-opératoire, surtout durant les premiers jours. Cependant, des antidouleurs efficaces vous seront prescrits pour la gérer. Durant les premières semaines, la cheville peut être sensible, notamment en cas d’appui ou de mouvements trop rapides. Il est important de suivre les instructions du chirurgien pour éviter toute complication​.

2. Y a-t-il un risque de récidive d’entorse après la ligamentoplastie ?

Le risque de récidive est généralement faible après une ligamentoplastie bien réalisée. Si la rééducation est correctement suivie et si les muscles autour de la cheville sont bien renforcés, la majorité des patients retrouvent une cheville stable sans récidive. Cependant, un manque de suivi post-opératoire ou des efforts trop rapides peuvent augmenter ce risque​.

3. Quelle est la durée d’un arrêt de travail après une ligamentoplastie ?

L’arrêt de travail après une ligamentoplastie varie en fonction du type de travail que vous effectuez. Pour un travail de bureau, un arrêt d’environ 6 semaines est souvent recommandé, le temps que l’immobilisation soit levée et que vous puissiez poser le pied. Pour les métiers nécessitant une activité physique intense ou de la station debout prolongée, l’arrêt peut être plus long, entre 3 à 6 mois, en fonction de la progression de votre rééducation​.

4. Est-ce qu’on voit une cicatrice après l’opération ?

Oui, il y a généralement une petite cicatrice au niveau de l’incision réalisée pour la chirurgie. La taille de la cicatrice dépend de la technique utilisée. Si la chirurgie est effectuée via arthroscopie, les incisions sont très petites et les cicatrices seront discrètes. Pour une chirurgie ouverte, l’incision peut être plus visible, mais elle tend à s’atténuer avec le temps. Les cicatrices peuvent également être traitées avec des crèmes spécifiques pour favoriser une meilleure cicatrisation​.

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Passionné par la nature et l'écologie, Florian créé le blog "Notre Planète Verte" afin de canaliser cette passion en créant un espace où il peut partager ses connaissances, idées et expériences avec une communauté de personnes partageant les mêmes idées.
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