Vous consommez du CBD pour votre bien-être… mais qu’en est-il de celui de la planète ? Comme toute production agricole, la culture du chanvre peut avoir un impact écologique. Pourtant, bien cultivé, le chanvre peut aussi devenir un allié de l’environnement. Alors, est-il vraiment possible de produire du CBD sans abîmer la planète ? Décryptage.
Le chanvre : une plante naturellement écologique ?
Avant d’aborder la production spécifique du CBD, il est pertinent de s’intéresser aux caractéristiques intrinsèques du chanvre (Cannabis sativa L.). Cette plante millénaire, originaire d’Asie Centrale, possède des atouts écologiques qui la distinguent favorablement dans le monde agricole. Comprendre ces propriétés permet de mieux saisir le potentiel d’une filière CBD réellement durable.
Une culture sobre en eau et peu gourmande en pesticides
Le chanvre est reconnu pour sa robustesse et sa capacité à prospérer dans des conditions variées. L’un de ses avantages majeurs réside dans ses besoins hydriques modérés. Grâce à son système racinaire pivotant, pouvant atteindre jusqu’à 2,5 à 3,5 mètres de profondeur, la plante peut puiser l’eau loin dans le sol, ce qui réduit considérablement la nécessité d’irrigation, même dans des régions sujettes à la sécheresse. Cette particularité en fait une culture d’avenir face aux défis du changement climatique et de la raréfaction de l’eau.
De plus, le chanvre est naturellement résistant à de nombreux parasites et maladies. Sa croissance rapide et sa densité une fois émergé lui permettent d’étouffer efficacement les mauvaises herbes (adventices). Par conséquent, la culture du chanvre industriel ne requiert généralement ni herbicides, ni insecticides, ni fongicides, limitant ainsi l’apport de produits phytosanitaires dans les écosystèmes. Cette résistance naturelle est un atout considérable pour une agriculture CBD et écologie.
Un allié précieux pour la santé et la structure des sols
La culture du chanvre ne se contente pas de peu solliciter les ressources ; elle contribue activement à l’amélioration des sols. Son système racinaire profond ameublit la terre, améliorant sa structure et sa perméabilité. Après la récolte, la décomposition des racines et des résidus de culture (feuilles) enrichit le sol en matière organique, augmentant sa fertilité.
Le chanvre est également une excellente « tête de rotation ». Intégrer le chanvre dans un cycle de cultures permet de rompre les cycles de maladies spécifiques à d’autres plantes et de préparer le sol pour les cultures suivantes. Par exemple, les rendements en blé sont souvent meilleurs après une culture de chanvre. Cette pratique de rotation des cultures est un pilier de l’agroécologie, favorisant la santé des sols à long terme et évitant leur épuisement.
Le chanvre, un puits de carbone efficace et polyvalent
Face à l’urgence climatique, la capacité du chanvre à séquestrer le dioxyde de carbone (CO₂) atmosphérique est un atout majeur. La plante absorbe une quantité significative de CO₂ durant sa croissance rapide. Certaines études, comme celle de l’INRA en 2006, ont mis en évidence ce stockage de carbone. On estime qu’un hectare de chanvre peut absorber environ 15 tonnes de CO₂ par an, une performance comparable, voire supérieure, à celle d’un hectare de forêt. Ce carbone est ensuite stocké dans la biomasse de la plante.
La polyvalence du chanvre renforce son profil écologique, car la plante peut être utilisée à 100 %, minimisant les déchets :
- Les fibres (issues de la tige) sont utilisées dans le textile, la fabrication de cordages, de matériaux de construction écologiques (béton de chanvre, panneaux isolants) et même dans l’industrie automobile pour des composites plus légers.
- La chènevotte (partie ligneuse de la tige) sert à la fabrication de litières animales, de paillis horticole, et entre également dans la composition de matériaux de construction isolants.
- Les graines (chènevis) sont valorisées pour l’alimentation humaine (riches en protéines et oméga 3 et 6) et animale, ainsi que pour la production d’huile alimentaire ou cosmétique.
- Les fleurs et feuilles sont principalement utilisées pour l’extraction des cannabinoïdes, dont le CBD, mais peuvent aussi servir en infusions.
Sur le papier, le chanvre se présente donc comme l’une des plantes les plus vertueuses pour l’environnement, offrant une base solide pour une production de CBD écologique.
L’exemple de Flora CBD
Je suis tombé par hasard sur le shop en ligne Flora CBD. La marque démontre un engagement envers des méthodes de production et de distribution plus respectueuses de l’environnement, tout en offrant, selon les avis clients, des produits de grande qualité. Voici quelques bons points que j’ai pu noter :
- Culture en extérieur (Outdoor) : Les fleurs de CBD cultivées en extérieur bénéficient des éléments naturels tels que la lumière du soleil et l’air frais. Cette méthode réduit la dépendance aux ressources artificielles comme l’éclairage et la ventilation, diminuant ainsi l’empreinte carbone de la production.
- Culture sous serre (Greenhouse) : La culture en serre combine les avantages de l’intérieur et de l’extérieur. Elle utilise la lumière naturelle tout en protégeant les plantes des intempéries, réduisant ainsi le besoin en énergie pour le chauffage, la climatisation ou l’éclairage artificiel.
- Huiles de CBD pressées à froid : L’extraction par pression à froid est une méthode naturelle qui n’utilise pas de produits chimiques, préservant ainsi la pureté du produit et minimisant l’impact environnemental.
- Conditionnement en bocaux en verre : Certains produits, comme la résine Aya CBD, sont conditionnés dans des bocaux en verre hermétiques. Ce choix d’emballage est à la fois écologique et optimal pour la conservation du produit.
- Produits provenant de sources durables : Des soins comme la crème pour les mains au CBD de CBD VITAL sont élaborés à partir d’ingrédients issus de sources durables, combinant cannabidiol, aloe vera et huile de graines de chanvre.
Les dérives : quand la production de CBD impacte l’écologie
Si le chanvre possède des qualités écologiques intrinsèques indéniables, la manière dont il est cultivé et transformé pour obtenir du CBD peut malheureusement annuler ces bénéfices, voire générer des impacts environnementaux négatifs. La demande croissante pour le CBD a parfois conduit à des pratiques intensives qui s’éloignent des principes d’une agriculture durable.
Culture intensive du chanvre : l’envers du décor vert
L’attrait économique du CBD peut pousser certains producteurs à rechercher des rendements maximaux au détriment des bonnes pratiques environnementales. Cette intensification peut se traduire par l’utilisation d’engrais chimiques pour stimuler la croissance, alors que le chanvre s’en passe traditionnellement bien. La monoculture de chanvre sur de grandes surfaces, sans rotation adéquate, peut aussi appauvrir les sols et réduire la biodiversité locale, contredisant les avantages agronomiques de la plante.
Dans certains cas, pour accélérer les cycles ou cultiver hors saison, des serres chauffées et un arrosage intensif peuvent être mis en œuvre. Ces pratiques augmentent la consommation d’énergie et d’eau, alourdissant l’empreinte écologique de la culture. Ainsi, une plante naturellement sobre peut devenir énergivore et gourmande en ressources si les méthodes de culture ne sont pas choisies avec soin.
Culture indoor du CBD : une forte consommation énergétique
La culture en intérieur (indoor) du chanvre destiné à la production de fleurs de CBD est particulièrement préoccupante sur le plan énergétique. Pour recréer des conditions de croissance optimales, ces installations nécessitent un éclairage artificiel puissant (souvent des lampes LED ou HPS), des systèmes de ventilation et d’extraction d’air, ainsi que des dispositifs de climatisation et de déshumidification. L’ensemble de ces équipements fonctionne de manière quasi continue, entraînant une consommation d’énergie massive.
Des études et des rapports ont montré que certaines grandes fermes de cannabis indoor, notamment en Californie ou en Suisse, peuvent avoir une empreinte carbone comparable à celle de data centers. Cette consommation électrique, si elle n’est pas issue de sources renouvelables, contribue significativement aux émissions de gaz à effet de serre. L’impact environnemental du CBD cultivé en intérieur est donc souvent bien plus élevé que celui du chanvre cultivé en plein champ (outdoor) ou sous serre non chauffée (greenhouse).
L’extraction du CBD : un processus parfois polluant
Une fois le chanvre récolté, l’extraction des cannabinoïdes, et notamment du CBD, est une étape qui peut également présenter des enjeux écologiques. Différentes méthodes existent, chacune avec ses avantages et ses inconvénients en termes d’efficacité, de pureté de l’extrait, et d’impact environnemental. L’utilisation de solvants chimiques est l’une des préoccupations majeures.
Méthode d’extraction | Impact écologique principal | Pureté de l’extrait |
---|---|---|
Solvants (éthanol, butane, hexane, etc.) | Risque de résidus de solvants dans le produit final si la purification est imparfaite. La production et l’élimination des solvants peuvent être polluantes. L’éthanol d’origine agricole (bio) est une option moins impactante. Certains solvants sont inflammables et nécessitent des précautions. | Variable. Peut extraire un large spectre de composés mais aussi des substances indésirables (chlorophylle, cires) nécessitant une purification. Risque de contaminants si le solvant n’est pas de haute pureté ou mal éliminé. |
CO₂ Supercritique | Considérée comme une méthode propre car le CO₂ est un solvant non toxique, non inflammable et recyclable dans le processus. Cependant, le procédé est énergivore en raison des hautes pressions et des températures contrôlées nécessaires. L’origine de l’énergie utilisée est donc déterminante. | Très élevée. Permet une extraction sélective des cannabinoïdes et terpènes, aboutissant à un produit pur. Pas de résidus de solvants toxiques. Permet de créer des isolats ou des extraits à spectre complet. |
Huile végétale / Pressage à froid | Très faible impact. L’extraction par huile (ex: huile d’olive, huile de chanvre) est une méthode douce, souvent combinée à une légère chauffe. Le pressage à froid des graines pour l’huile de support et potentiellement des fleurs est mécanique et peu énergivore. Pas de solvants chimiques. | Bonne. Préserve souvent un spectre complet de cannabinoïdes et terpènes (effet d’entourage). L’extrait est directement dilué dans l’huile porteuse. Moins concentré que les autres méthodes, convient pour des produits moins dosés ou une consommation directe. |
Il est donc manifeste que tous les produits au CBD ne se valent pas sur le plan écologique. Les choix opérés à chaque étape, de la semence au produit fini, déterminent l’empreinte environnementale réelle du CBD que vous consommez.